mercredi 20 mai 2009

New York I love you.....

And I missing you now...
Alors que la grève battait son plein au sein de L'Université du Quebec à Montréal (l'UQAM). Josée et Max, des amis de cours de ma coloc Isabelle, ont lancés l'idée "Ostie de grève de tabarnack, crissons dont notre camp à New York pour la fin de semaine!!" Bon je plaisante ils parlent pas comme ça (juste un peu alors). Bref l'idée était là, et comme plus on est de fous et moins on paye cher en essence, Amélie (mon autre coloc, faut suivre!!!) et moi avons suivis.
Nous partîmes un jeudi matin de Montréal, la frontière est à environ une heure de route. Une fois passé les démarches administratives, nous avons fait route vers New York, 7h de route plus tard nous arrivions. Notre auberge étant situé dans Brooklyn nous avons contourné Manhattan, et donc toute la grosse circulation de fin de journée...Le spectacle offert depuis la route longeant l'île était déjà hallucinant, la succession de buildings dans le soleil couchant, superbe.
Une fois posé à l'auberge nous sommes allés manger dans greenwich village, quartier regroupant plein de restos, bars, etc... Le lendemain nous avons choisi la méthode touriste complet, pour visiter la ville, bus ouvert pris sur Time Square, qui nous à fait faire le tour de la ville. Time square, l'empire state building, le madison square garden, le pont de Brooklyn, Ground zero, Wall Street...La ville semble ne jamais finir et était particulièrement belle en plein printemps, les arbres en fleurs le tout dans une température frôlant les 20 degrés :)
Le lendemain nous avons fait un tour dans Harlem, ou des black panthers se baladant avec leur drapeaux croisent des vrais "pimp" (chaînes en or costard jaune sur chemise rouge chaussure crocos...la classe quoi). Ensuite nous nous sommes promenés dans Central Park, avant d'aller faire un tour en bus de nuit. Le tour de nuit était magnifique la vue de Manhattan une fois passé le pont de Brooklyn vraiment impressionnante.
Le lendemain content de notre fin de semaine, nous avons pris la route vers midi, retour à Montréal. Conclusion : c'était trop court, et il me reste trop de choses à faire et voir à New York, donc j'y retournerais c'est sûr, et bien sur je vous conterais ça.

Encore une fois voilà un petit montage en musique de ce séjours dans la ville qui a été détruite maintes fois par des extra terrestres, des monstres géant, des catastrophes naturelles, des terroristes (soit disant). Une ville inspirante dont la puissance créatrice semble, comme la grosse pomme en elle même, ne jamais s'éteindre...

mardi 19 mai 2009

Ma cabane au Canada...

Que serait le Canada sans son fameux sirop d’érable ? L’érable est une institution ici, il est l’emblème du Canada, pour preuve, sa feuille ornant le drapeau canadien.
Les Canadiens utilisent son sirop dans divers plats et recettes. L’utilisation la plus connue étant de napper ses crêpes avec du sirop d’érable, mais ils l’utilisent aussi pour des vinaigrettes, des sauces pour des viandes et pour faire des gâteaux. Les possibilités sont grandes.
Je vais vous dévoiler tous les petits secrets de la fabrication de ce met à la couleur ambrée, et au goût exquisément sucré. Tout tout tout, vous saurez tout sur le sirop d’érable ;)
Le fameux érable
Le week-end de Pâques, le 11 avril, ma colocataire Nathalie m’a proposé d’aller à côté de Québec chez ses parents. Sa famille possède une cabane à sucre, elle appartenait à son grand-père, et maintenant, c’est son père son frère et son oncle qui la gère. La cabane se transmet aux hommes de la famille.
Nous sommes partis samedi matin, je me suis endormie dans la voiture, car comme je vous l’ai déjà dit auparavant, la route n’est pas très passionnante entre Montréal et Québec. Nous sommes arrivés vers 12h à la cabane à sucre qui se situe dans la Beauce au Sud ouest de Québec. Réveil en pleine campagne, au milieu de l’érablière familiale. C’est toujours un bonheur de se retrouver à la campagne. Montréal est une ville très agréable et surtout verdoyante avec des arbres dans toutes les rues, des parcs dans chaque quartier ; cependant, fille de la campagne que je suis, j’apprécie toujours énormément ces petits moments de nature.La bonne bouffée d’air frais que j’ai pris en sortant de la voiture fut pour moi comme un nouveau souffle revigorant. Ce jour là il faisait extrêmement beau, et le soleil illuminait la forêt, les arbres n’en étaient que plus mis en valeur.
La cabane à sucre des Bisson. Les cabanes à sucre récentes arborent des couleurs lumineuses.

Nathalie me présenta tout son petit monde. La fabrication du sirop d’érable est un évènement qui réunit toute la famille, ainsi oncles, tantes, cousines, petites cousines et grands-parents étaient présents, et quelques amis proches de la famille. Nathalie m’avait mise en garde face à un accent québécois bien prononcé car nous nous trouvons dans la campagne profonde. Ce coriace accent ne me fit pas peur, et finalement il n’était pas si féroce que ça, j’ai pu dialoguer sans souci avec les « autochtones ».
L’ambiance chaleureuse est annoncée, je vais maintenant pouvoir vous faire une petite leçon sur le sirop d’érable.

Une petite précision avant de commencer. Au Québec, les cabanes à sucre sont nombreuses, souvent quand on en parle, ce sont des cabanes à sucre commerciales et accueillent de grands groupes de touristes. L’ambiance y est beaucoup moins conviviale. J’ai eu la chance de pénétrer dans une cabane à sucre familiale, sans touristes (enfin moi quand même !) et tout le tralala qu’on peut trouver ailleurs. Cette expérience est donc authentique, j’ai subit une totale immersion dans le monde québécois ;)

La famille de Nathalie fabrique du sirop d’érable pour sa consommation personnelle, ils en vendent aussi à leurs amis proches. Selon la quantité de sirop produite, ils doivent également en donner un certain quota à des coopératives.La récolte de sirop d’érable se fait sur une période de 1 mois environ, souvent aux mois de mars ou avril. Pour fabriquer du sirop d’érable, il faut récolter la sève d’érable qu’ils appellent aussi l’eau d’érable. Celle-ci est incolore, et ne peut se récolter que si des conditions bien particulières sont remplies.

L'eau d'érable

La récolte de la sève ne peut s’effectuer que si celle-ci coule. Pour cela, il faut que durant la nuit il gèle, et qu’entre le jour et la nuit il y est un écart de 10°. Je m’explique : si par exemple il fait -5° la nuit, il doit faire 5° le jour pour que la sève coule. Compris ? Du coup il arrive une période de l’année où les températures coïncident et où la sève coule. La récolte peut alors commencer. A savoir qu’on ne peut pas arrêter la sève de couler, donc une fois que le processus est commencé, on doit s’occuper de la sève, et être présent pour la récolter, parfois tard dans la nuit.
Je vais vous présenter mon ami l’érable. C’est un bel et grand arbre, qui vit bien malgré de rudes températures. L’érable possède un beau harem qui constitue l’érablière, celle-ci s’étend en général sur quelques hectares. Il faut beaucoup d’érables pour faire du sirop et pour que les machines soient rentables.Il existe plusieurs façons de récolter la sève d’érable, la méthode traditionnelle et la méthode plus moderne. La méthode traditionnelle prend plus de temps. Elle consiste à percer un trou dans l’érable jusqu’à une veine de sève, y enfoncer un tuyau, et accrocher un seau autour de l’arbre.

Quelques érables avec la méthode traditionnelle de récolte

L’eau d’érable qui coule naturellement

Cette méthode prend du temps, car la sève s’écoule naturellement, processus qui est long. Quand les seaux sont pleins, on doit aller les vider, ce qui prend également du temps car il faut se rendre à chaque arbre, et comme dit plus haut une érablière s’étend sur des hectares.
La modernité est venue au secours de l’homme cherchant toujours à gagner du temps et être rentable. Aujourd’hui pour récolter de grosses quantités de sèves d’érable, il existe une méthode beaucoup plus rapide, et moins fatigante.

Méthode moderne

Au départ la technique est toujours la même, on entaille l’érable en profondeur, et on y insère un petit tuyau. Mais le plus c’est que ce fameux tuyau (violet) a une faculté bien particulière, il aspire la sève. Mon Dieu vous allez me dire pauvre petit érable, ne vous inquiétez pas c’est sans douleur pour lui !!!
La modernité est en place...
L’avantage de ce système, c’est qu’il permet à l’homme de gagner du temps. La sève est aspirée et directement conduite dans des récipients à l’intérieur de la cabane à sucre.
Ce qui est assez drôle on va dire, c’est l’image de la forêt alors enchevêtrée dans tout un système de tuyaux….
Le charme est moins présent qu’avec les petits seaux…

L’eau d’érable est transportée dans ces beaux tuyaux

et c’est parti pour un merveilleux voyage !!!

Arrivée: la cabane à sucre. Le réseau de tuyaux, conduit directement l'eau d'érable dans la cabane. Celle-ci y est récupérée dans des bidons.

Pénétrons à l’intérieur de la fameuse cabane à sucre pour découvrir le secret du sirop d’érable….
La cabane à sucre est partagée en 2 pièces. Un côté qui est réservé à la fabrication du sirop avec toutes les machines nécessaires, et une partie cuisine plus vivable on va dire, avec table et fourneaux pour la préparation du repas traditionnel. Je reviendrais sur ce point plus tard.
Reprenons le merveilleux voyage de la sève d’érable.
Après avoir été aspirée par des méchants tuyaux violets, baladée dans des gros tuyaux noirs, la sève va se retrouver bien au chaud dans la cabane à sucre.
Les tuyaux se vident directment dans la cuve.

Une grosse cuve est réservée pour la sève, parfois quand les arbres coulent trop, on est obligé de rajouter des bidons comme vous pouvez voir sur la droite.
Après avoir mis au chaud toute la sève, il faut la transformer, et c’est là que la bête entre en scène : La Bouilleuse !!!
La Bouilleuse

Cette grosse machine va permettre de transformer la sève d’érable en un succulent sirop. Le système est tout simple : on fait bouillir l’eau d’érable jusqu’à une certaine température (je me rappelle plus combien, mais assez chaud), et à la fin ça donne du sirop.Vous ne voyez pas mais au fond sur la gauche, il y a la grosse cuve de tout à l’heure. Celle-ci déverse la sève dans le haut de la Bouilleuse qui est en fait comme un petit labyrinthe. La sève d’érable va faire de gros zigzags dans la machine et avec la forte température, va se transformer. La Bouilleuse est partagée en plusieurs petits compartiments qui eux-mêmes sont partagés en 3.
Un des compartiments de la Bouilleuse

Dans ce processus, l’homme n’a qu’un seul travail maintenir une forte température, le reste se fait tout seul. Pour chauffer toute cette grosse bête, un foyer se trouve au dessous, il faut le nourrir assez régulièrement.
Ma colocataire Nathalie en train d'alimenter le feu sous le regard amusé de son papa. Elle a mis son habit "couleur locale" pour la photo.

L’après-midi se passe ainsi, on discute autour de la Bouilleuse on boit quelques bières, on rigole, et les hommes entretiennent le feu. J’ai trouvé ça très convivial, c’est une occasion de réunir toute la famille.
Pendant ce temps notre petite eau d’érable a chaud aux fesses !! Elle tourne et retourne dans le labyrinthe de la Bouilleuse elle chauffe et surtout perd toutes ses impuretés. Tout ces sacrifices, pour arriver à la pureté : un sirop d’érable couleur ambrée….
Le fameux sirop d'érable
Et voilà après un bon petit voyage on obtient du sirop d’érable :)
Le sirop n’est pas le seul met que l’on peut déguster. Tout dépend de la température à laquelle on fait chauffer l’eau d’érable. J’ai ainsi pu goûter à la Tire d’érable.
De la tire d'érable sur de la neige

C’est très typique de la cabane à sucre. On fait chauffer le sirop d’érable jusqu’à une certaine température (je ne sais toujours pas), puis on le verse sur la neige. A consommer de suite. C’est extrêmement sucré, mais tellement délicieux.
J’ai aussi goûté au Réduit. C’est du Gin avec de l’eau d’érable chaude prise dans la Bouilleuse. Très sucré aussi, et bien alcoolisé !!
Dans le registre on fait chauffer le sirop d’érable à une certaine température (que je ne sais pas) et on obtient quelque chose, il y a aussi le sucre ou la cassonade d’érable, et le beurre d’érable. Mais ils ne sont pas fabriqués le jour même à la cabane, mais plus tard. Les possibilités sont grandes avec le sirop d’érable on peut faire beaucoup de choses.

Mais pour en revenir à la base, et notre petit sirop, une fois terminé et limpide, il faut le conserver.
Pour ceux qui ont déjà vu du sirop d’érable, il se présente souvent dans des bouteilles en verre. Cette présentation vient souvent du fait que le sirop est fabriqué industriellement et à grande échelle dans des usines. Comme je vous ai parlé plus haut, chaque cabane à sucre familiale, doit donner un pourcentage sur sa fabrication aux coopératives. Les coopératives après classeront les sirops d’érables en classe A, B ou C selon leur qualité. Les coopératives fournissent des boîtes de conserves pour toutes les petites cabanes à sucre. Ainsi vous ne pourrez jamais trouver le sirop d’érable du père de Nathalie…. Car ces boîtes sont sans distinctions aucunes.
Moi en train de canner ma canne de sirop d'érable !!!

Reprenons, les québécois appellent une canne une boîte de conserve, pas bête, on dit bien une canette de coca ! Une canne serait juste une grosse canette ! Je pense que dans la plupart des cabanes à sucre familiales, on canne son propre sirop manuellement. C’est ce que j’ai fait comme vous pouvez voir sur la photo. C’était très amusant, et pas trop dur. Et puis surtout, canner ma propre canne (j’adore cette redondance de canne !!) c’était authentique. Le papa de Nathalie me l’a offerte, j’étais toute contente de l’avoir fait moi-même (je sais il en faut peu pour être heureux).
Et voilà ma Canne d'érable véritable et délicieuse !!!

J’avoue que durant la journée j’étais comme une enfant, je prenais des tas de photos (tellement que le frère de Nathalie en est venu à demander si je n’avais pas des origines asiatiques !!), je demandais des explications à droite à gauche sur tout. Cette journée m'a fait un bien fou, être dans la nature, avec une ambiance conviviale, toute la famille réunie autour d’une même tâche, ça m’a fait chaud au cœur ; et je remercie grandement Nathalie et sa famille de m’avoir fait partager ce doux moment :)

Je ne finirais pas sans évidemment vous parler du fameux repas traditionnel de la cabane à sucre. Je pense que la plupart d’entre vous connaissent mon très fort penchant pour tout ce qui est sucré, et l’idée d’aller à la cabane à sucre et me gaver de sucre en tout genre me ravissait. Mais même les meilleurs ont leur faiblesse, et passer une après-midi à me gaver de sucre a été trop dur pour moi. Heureusement, les québécois ont tout prévu, et en contrepartie, le repas typique quant à lui, est très salé ! Ils sont forts ces québécois !
Le repas traditionnel

Le repas est surtout à base de viande. Peut-être arriverez vous à distinguer sur la table une soupe de fèves au lard ; une grosse assiette de charcuterie grillée ; quelques patates, et les non moins célèbres Oreilles de Crisse. On m’avait prévenu que c’était particulier, personnellement j’ai adoré. C’est tout simplement du lard grillé. Et après tout le sucre ingurgité j’avoue que ça fait du bien. On grignote les oreilles de Crisse à tout moment de la journée pour contrebalancer le sucre des divers mets d’érable.
Ce repas était vraiment délicieux, et les fèves au lard ont bien joué leur rôle ! Un petit plus, nous étions déjà tous bien gavés, mais la maman de Nathalie nous avait préparé un bon dessert : un gâteau au fromage au citron ou Cheese-cake. C’était bon mais bourratif, ce gâteau est typique au Québec.

Tout ça pour dire qu’à part prendre des photos, j’ai passé ma journée à me goinfrer !!! C’était bon, mais il m’a fallu du temps pour m’en remettre.

Je pense que là vous devez être bons sur la fabrication su sirop d’érable. Pour les températures, je ne peux pas vous les divulguer en fait, secret d’état québécois, le père de Nathalie m’a fait signer une clause de confidentialité !!

Bilan de la journée gavée et ravie ! Bon allez les amis québécois, on se dit à dans un an ?