lundi 2 novembre 2009

Changement d'adresse !!!

Salut tout le monde !!!
Un petit message pour vous annoncer 2 grandes nouvelles:
- J'ai déménagé, je suis toujours sur Montréal avec 1 belge et une française. Ma nouvelle adresse est la suivante:
4579 rue Parthenais
Montréal QC
H2H 2G8
Le téléphone (celui de l'appart j'ai tjrs pas de portable)
514 521 9582
Pour un appel depuis la France vers le Canada faites 01 d'abord.
- Le 2ème changement d'adresse c'est celui du blog.
En effet, le présent blog est le fruit de Gil et moi même. On a passé un petit bout ici à Montréal, et nos chemins vont bientôt se séparer (je vais bientôt partir dans l'ouest canadien).
Alors j'ai décidé de créer mon propre blog, où vous pourrez suivre mes aventures au Canada et dans le reste du monde!!!
L'avantage avec la technologie, c'est que j'ai pu récupérer tous les messages de ce blog. Donc pas de panique vous n'aurez pas à naviguer d'un blog à l'autre pour les retardataires, mais juste à aller sur le nouveau blog, il y a tout.
L'adresse: http://ouvresgrandstesyeux.blogspot.com/
@ bientôt sur mon nouveau blog ou ailleurs ;) M@rie

mardi 13 octobre 2009

Canal Lachine

L'eau est une des grandes richesses du Québec, elle est un facteur important pour le développement économique de la Province.

Le destin du Québec et plus largement du Canada est lié au fleuve saint Laurent. Un cours d'eau immense avec une histoire grandiose. Les grands fleuves sont souvent des poumons économiques très important. La vie s'articule autour et par les fleuves. La plupart des grandes villes se trouvent, soit à proximité de la mer / océan, soit d'un fleuve. L'accès fluvial, puis maritime est un point non négligeable pour l'économie d'une ville.

C'est par le fleuve Saint Laurent que les premiers découvreurs de la « Nouvelle France » ont pénétré en Amérique du Nord. Ainsi Jacques Cartier au 16ème siècle, a tenté de remonter le fleuve Saint Laurent pour trouver une route, un passage vers les Indes. Il n'a jamais trouvé de passage fluvial et ses successeurs non plus, car ils se sont tous heurtés aux rapides de Lachine près de Montréal, qui ont stoppé leur avancée.

Les rapides de Lachine

A l'époque des découvertes cet obstacle naturel, était gênant, mais pouvait être contourné par la terre, pour l'exploration. Mais quelques siècles plus tard, lorsque la ville de Montréal commençait à prospérer, et que les échanges commerciaux devenaient nécessaire, il a fallu trouver une solution.

Au 19ème siècle, le principal commerce était celui de la fourrure. Les marchands de Montréal souhaitaient faire de leur ville une des plaques tournantes du commerce de la fourrure en Amérique du nord, il fallait donc trouver une solution pour contourner les rapides, et ainsi ouvrir un point de navigation entre l'océan et l'intérieur des terres, vers les états-unis. Il est convenu de construire un canal qui permettrait de contourner les rapides. La construction débuta en 1821 sous la pression des marchands, et fut achevé en 1825. Résultat, un canal long de 14 kilomètres, avec 7 écluses, allant du port de Montréal au lac saint Louis.

L'île de Montréal. Canal Lachine et rapides en bas.


Dès son ouverture, le canal connaît un grand succès. Le nombre de navires qui l'empruntent septuple et celui des passagers quintuple entre 1825 et 1940. Les navires sont de plus en plus gros, et le trafic augmente tellement, qu'il est décidé d'élargir le canal. En 1929, on compte 15 000 bateaux par an qui transitent par le canal. Vers 1840, le canal est élargit, on en profite également pour réduire le nombre d'écluses à cinq.

Une des 5 écluses

Le but du canal Lachine est atteint, il est la porte d'entrée du réseau de canaux reliant l'océan Atlantique au cœur du continent. Le canal a été le précurseur de la révolution des transports au Canada, au début du XIXe siècle. Mais la construction du canal va entraîner d'autres conséquences qui seront très bénéfiques au développement de Montréal.

Berceau de l'industrialisation Montréalaise

Dans la première moitié du 19ème siècle, les activités industrielles canadiennes sont embryonnaires. L'expansion de la navigation et le premier boom des chemins de fer vont encourager le développement de l'industrie lourde et d'une multitude d'entreprises gravitant autour de la construction navale et ferroviaire.

Vers 1840, Montréal possède plusieurs atouts pour devenir un centre industriel important. Possédant l'un des principaux ports canadiens, cette ville est aussi le centre financier et commercial du pays. L'achèvement de la voie canalisée jusqu'aux Grands Lacs et le développement du réseau ferroviaire en font le carrefour des voies de transport.

L'énergie hydraulique

Entre 1843 et 1848 le canal est élargit, son débit est augmenté, ce qui permet l'utilisation d'une nouvelle source d'énergie: l'énergie hydraulique. On construit des roues et des turbines hydrauliques qui sont actionnées par l'eau, retenue en amont dans les écluses. L'énergie produite est mise à la disposition des industries. On peut considérer l'année 1848 comme le 1er « boom » économique de la ville de Montréal.

Les industries qui vont se développer sont assez traditionnelles, la meunerie, l'industrie du fer, l'industrie du bois. Ces industries sont prépondérantes, mais elles côtoient des nouveaux venus dans les domaines de la fabrication d'outils et de la transformation du caoutchouc et du coton.

La meunerie "Five Rose" (farine)

L'énergie hydraulique va être un facteur de développement important pour les industries. Vers 1887, les entreprises emploient au moins 2000 ouvriers. Elles consomment plus d'énergie que celle produite par la première centrale hydroélectrique construite à Niagara Falls en 1895.

Grâce au canal de Lachine, l'énergie hydraulique est devenue disponible à Montréal vers le milieu du XIXe siècle. L'énergie hydraulique est des facteurs qui a permis à Montréal de passer du négoce à l'industrialisation, en lui donnant une longueur d'avance sur les autres villes canadiennes.

L'industrie Montréalaise est prospère au 19ème siècle. Les 3 meuneries du canal Lachine totalisent 65% de la production de l'est du Canada, et les clouteries plus de 80%. L'entreprise de Frothingham & Workman se classe parmi les plus grosses usines d'outils de l'époque.

Au fil des décennies les entreprises vont connaitre une forte croissance, des fusions vont être faite, et certaines entreprises vont être mondialement reconnues. Par exemple, l'entreprise Ogilvie, après avoir racheté ses concurrents, devient la plus importante minoterie privée au monde.

De 1847 à 1945, le Sud-Ouest de Montréal renferme la concentration d'établissements industriels la plus diversifiée du Canada.

Le canal Lachine a eu une grande importance dans l'histoire Montréalaise, et canadienne. Il fut le berceau de l'industrie au Canada, de nombreuses compagnies dominantes à leur époque on vu le jour sur ses rives.

L'industrialisation du canal a eu un impact sur les quartiers voisins. En effet, le nombre d'entreprises et d'usine à attirer une main d'œuvre importante. Les ouvriers se sont installés près de leur lieu de travail, ce qui a donné naissance aux quartiers ouvriers, et permis le développement du sud ouest de Montréal.

Jusqu'à la moitié du 20ème siècle, le canal Lachine sera un axe privilégié d'industrialisation, dans ses meilleures années près de 15 000 navires empruntent le canal annuellement. Cependant, il va être victime de son succès et le il ne pourra plus répondre au besoin de développement industriel et urbain. Les navires se font de plus en plus imposants, mais le canal déjà agrandit 2 fois, ne peut pas l'être une 3ème. En 1959 sur la rive sud est construite, la Voie maritime du Saint Laurent. Le canal Lachine sera définitivement fermé en 1970.

Quel bilan de nos jours?

L'industrie est encore présente sur les bords ouest du canal Lachine, on dénombre 40 complexes industriels. 23 de ces complexes sont toujours en activité, et 12 dans leur vocation initiale. Un couloir routier et ferroviaire longe la rive nord du canal sur une grande distance, ce qui permet un autre mode de transport.

Le réseau routier qui passe aux abords du canal

Les quartiers ouvriers construits à côté du canal Lachine, sont aujourd'hui pour la plupart en reconversion pour devenir des quartiers résidentiels. Il fait bon vivre aux abords du canal Lachine.

Les nouveaux immeubles côtoient les anciennes cheminées d'usine...

Au niveau patrimoine, depuis 1997 un projet de revitalisation est en cours, l'objectif est la mise en valeur de ce lieu historique national témoin de l'importance de la navigation et de la canalisation et l'industrialisation dans l'histoire du Canada.

La restauration de la voie canalisée est aussi mise en route, et permettra d'ailleurs la réouverture du canal en 2002 pour la navigation de plaisance.

Je suis allée me balader en vélo le long du canal. En effet, une grande piste cyclable a été aménagée. La balade est très agréable, les abords sont bien aménagés avec beaucoup d'espaces verts.

Les abords du canal, sur la droite la piste cyclable

A la fin de la balade, nous sommes allées faire un tour au marché Atwater situé dans les anciens quartiers ouvriers. Ce marché a été construit en 1993, et propose un large choix de produits alimentaires québécois. Le marché Atwater est un marché couvert, comme la plupart au Québec, vu les conditions hivernales.

Marché Atwater


NB: Désolée pour la mauvaise qualité des photos, elles ont été prise avec mon téléphone.

mardi 21 juillet 2009

Let`s groove tongiht

Montréal est réputée pour ses nombreux festivals, le plus célèbre est sans conteste le Festival International de Jazz. Cette année il a eu lieu du 30 juin au 12 juillet, période pendant laquelle la ville fut baignée de musique. Le festival fêtait ses 30 ans. Et trente ans après, nous avons la chance de découvrir de nombreux artistes et de nombreux styles musicaux. En effet, la programmation est variée on ne retrouve pas exclusivement du jazz. Tous les jours, nous avons pu assister à de nombreux concerts gratuits. Pour l`ouverture et la clôture du festival, deux grands noms étaient présents : Stevie Wonder et Ben Harper. Pour chaque concert, près de 200 000 personnes avaient fait le déplacement. J`ai vu Stevie Wonder sur un écran géant, car arrivée trop tard. Du coup l`ambiance n`était pas la même. Pour Ben Harper on avait prévu le coup et nous y sommes allées 2h30 avant. Mais ca valait le coup, un très beau concert avec des feux d`artifices à la fin.
Stevie Wonder sur écran géant


Avec Marjorie pendant les 2h30 d`attente avant le concert de Ben Harper




Contentes...

La foule

Feu d`artifice pour la clôture, après le concert de Ben Harper

Je ne saurais énumérer tous les groupes vu mais entre autre une soirée reggae avec les anciens du reggae les choristes de Bob Marley (cf vidéo), un concert annulé de Asa (à mes souhaits) car elle avait la grippe (je sais Gil tu es déçu), Patrick Watson connu et aimé des québécois, une soirée cubaine, flamenco…etc Un festival réussi, une programmation éclectique.

Le parking à vélo

La principale scène du festival

J`ai été particulièrement impressionnée par l`organisation du festival. Le nombre de personnes employées ou bénévoles durant le festival est impressionnant. Le festival est tellement énorme qu`il faut une organisation parfaite. Un grand bravo aux organisateurs. De plus, certaines petites choses sont appréciables comme la propreté. C`est impressionnant, mais il n`y a aucun détritus par terre, ou alors ils sont directement enlevé par une armada de nettoyeurs. C`est vraiment appréciable. Un autre point fort est la gestion de la foule. On pourrait redouter de devenir agoraphobe vue le nombre impressionnant de visiteurs, et pourtant non, la sécurité est là pour gérer les visiteurs, des couloirs sont aménagés et surtout les visiteurs sont gentils. Personne ne se bouscule, durant les concerts, on a de la place pour bouger et pas tous serrés comme dans une boîte de sardines ce qu`on peut voir en France. Il n`y a aucun mouvement de foule. Même après le concert de Ben Harper, la foule s`est dissipée calmement tout en fluidité. C`est impressionnant, il ne semble pas qu`il y ai autant de monde.

Le festival de jazz est aussi l`occasion pour d`autres artistes de présenter leur numéro ; des trapézistes, magiciens, jongleurs… Un clin d`œil à ces artistes à qui on laisse leur chance.
Bilan du festival : de bons concerts, des artistes communiquant une bonne énergie et une organisation du tonnerre.

L`emblême du festival cette année: un chat en forme de note de musique
Je vais juste faire une petite parenthèse, mais le jour du concert de Stevie Wonder, j`ai vu les humoristes Franck Dubosc et Stéphane Rousseau dans la rue. Ils font actuellement un spectacle à Montréal. Ils se baladaient tranquillement dans la rue. Il faut savoir que les québécois sont très respectueux des stars, ils les laissent tranquille. Personne ne va leur demander de photos ou d`autographes. Appréciable pour les stars qui peuvent se balader dans la rue et avoir une vie normale.
Si voua n`avez pas droit à une photo de Franck Dubosc ce n`est pas parce que je suis devenue ultra respectueuse mais simplement parce que je n`ai pas eu le temps, il est rentré dans le théâtre. Je garde mes traits français.

L`art d`être touriste à Québec

Pour être un bon touriste il vous faut :
- 5 jeunes gens frais et joyeux de découvrir
- 1 voiture de location
- 1 appareil photo
- De bonnes jambes
- Des coups de soleil
- Une randonnée sans matériel, sans préparation
- 1 repas dans un restaurant ultra touristique de Québec
Mélangez le tout, et vous obtenez une bande de joyeux touristes…

Notre venue à Québec pour la Saint Jean fut l`occasion de passer quelques jours de vacances et de visiter les alentours de Québec. Je suis partie à Québec avec ma voisine Marjorie (une française) et 3 amis à elle et nous avons été hébergés gentiment à Québec par des amis à eux.

Vous voulez savoir ce qu`est le parcours du parfait touriste, Bienvenue sur Québec voyage…
Le lendemain de la Saint Jean, nous avons opté pour une journée tranquille. Petit déjeuner au bord de la piscine, puis direction les Chutes de Montmorency. Lieu ultra touristique… payer 9 dollars pour rentrer en voiture dans le parking. Les chutes de Montmorency sont jolies et assez impressionnantes, mais je pense que l`hiver elles doivent avoir plus de charme car elles sont glacées, et il y a un énorme pain de glace à leur base. Certains y font de l`alpinisme sur glace. Je vous dirais ca cet hiver.
Les chutes sont visibles depuis l`autoroute, alors même si vous n`avez pas le temps de vous arrêter, vous les verrez.
Après cette balade humide, direction la capitale. Balade dans le vieux Québec, et petite glace sur la promenade à côté du château de Frontenac. Récolte de la journée : des bons gros coups de soleil. Le soir rien de tel qu`un barbecue après une journée éreintante.
Les chutes de Montmorency

Le lendemain journée sportive : randonnée en tongs ou baskets, avec peu d`eau pour 5…
Direction le parc Jacques Cartier, pourquoi il s`appelle comme ca ? Parce que la rivière qui le traverse s`appelle la rivière Jacques Cartier. Je ferais un article prochainement pour vous expliquer qui est Jacques Cartier et pourquoi on retrouve son nom partout. L`entrée du parc est de 3,50 dollars par jour et par personne, on y pénètre par une route bétonnée. Les parcs québécois sont bien aménagés et respectés par les visiteurs, pas de détritus. Nous avons choisi la balade du «Loup», car à la fin vue sur la vallée. Bons touristes que nous sommes, nous avions les tenues adéquates, tongs, baskets, vêtements pas du tout de randonnée, et pas assez d`eau pour 5. Résultat après 45 min de marche, j`ai jeté l`éponge. Marie n`est pas sportive tout le monde le sait bien. Pour ma défense, il faisait une chaleur harassante, et le sentier ne faisait que monter. Résultat : 3 vaillants ont continués jusqu`au sommet et 2 exténués ont préféré piquer un plongeon dans l`eau fraîche et limpide de la rivière Jacques Cartier.
Lors de cette balade nous avons fait la connaissance avec la faune locale friande de chair humaine. La campagne québécoise héberge de charmants petits moucherons qui se délectent en venant vous arracher un petit bout de peau. Le butin en poche, il ne reste plus à la victime qu`une goutte de sang et un beau bouton. En bons touristes, nous n`avions pas pris d`anti moustique, et le matin, j`avais pris une douche et mis du déodorant, la proie idéale. Mais les gentils québécois ont pensé à tout, et nous avons pu acheter dans le parc de la crème Watkins ultra puissante déconseillée pour les enfants. La crème est efficace et sans faille, le seul souci c`est qu`elle n`est pas waterproof… après notre baignade les moucherons se sont donc fait une joie de venir me déguster.
Mis à part ce petit désagrément, la balade fut très agréable d`autant plus que nous avons eu la chance d`avoir un temps magnifique.
La rivière Jacques Cartier

Le lendemain pour achever notre parcours touristique, visite de l`île d`Orléans, et un dernier petit tour dans la capitale. L`île d`Orléans est à quelques kilomètres de Québec, elle est accessible par un pont. Elle est assez touristique, nous en avons fait le tour en voiture en 1h30. A voir sur l`île, d`anciennes maisons (l`île d`Orléans fut occupée par les 1ers colons) quelques points de vue sur Québec et les alentours. Petite pause gourmande dans une boulangerie de l`île avec de délicieuses pâtisseries et un chat amical.
Un dernier petit tour par la capitale avant de retourner à Montréal. Pour ceux qui ne sont pas au courant, nous sommes plusieurs expatriés langonais au Québec. Outre Yoann qui est à Montréal, Il y a aussi Julien récemment installé à Québec. Julien travaille pour l`ancien gérant du PMU de Langogne, qui a un restaurant à Québec. Mais revenons à nos touristes.
Le touriste aime bien manger et surtout dans la rue touristique du petit Champlain, dans le restaurant le cochon grillé. Une fois le touriste repus, il ne lui reste plus qu`à rejoindre sa voiture garée à perpette, sous une pluie battante. Bien sur le touriste a fini de courir pieds nus sous la pluie, car le touriste est en tongs, et les tongs ca n’aiment pas la pluie… Dans la voiture pour le retour à Montréal, le touriste s`assoupira de jolis souvenirs pleins la tête.

@ bientôt pour de nouvelles aventures des Bidochons en vacances au Québec.

lundi 20 juillet 2009

Vive le Québec libre

«L`autoroute, l`autoroute» Je n`ai jamais vu de jeunes aussi enthousiastes à l`idée de prendre l`autoroute… Ce fut le cas ce mardi 23 juin dans le bus nous menant à Québec.

Le Québec est une province du Canada, la seule province francophone. La pression et l `influence du monde anglophone est importante, c`est pour cela que les québécois sont des fervents défenseurs de leur langue et de leur culture. Je ne suis pas encore allée dans le reste du Canada, mais on sent bien la faille entre le Canada et le Québec. Moi-même je me considère au Québec comme si celui-ci était un pays a part entière. Bien que le Québec soit francophone on ressent l`influence Canadienne et Américaine : fast-food, grosses voitures, architecture. Cependant les québécois sont fiers de leur province et possède un grand patrimoine culturel. Le Québec est une province bien particulière au Canada, je ne sais plus exactement mais il y a quelques lois spécifiques au Québec, comme par exemple les quotas d`immigration. Le Québec a ses propres quotas, bien distincts de ceux du Canada.
Au niveau des symboles, le Québec est bien lotit, son propre drapeau bleu et blanc avec des fleurs de Lys, son hymne, sa devise «je me souviens», les noms de rues évoquent les découvreurs et explorateurs français de la «Nouvelle France» (Québec) Champlain, Cartier et autres noms que nous ne retrouverons pas ou peu au Canada. Enfin le Québec possède sa propre fête nationale. Fait assez incongru, la fête du Québec est le 24 juin pour la Saint Jean, et la fête nationale du Canada est le 1er juillet. Une semaine sépare les 2 fêtes. Le 24 juin les québécois sont tous dans la rue étendard à la main, scandant «Vive le Québec libre» et ces mêmes québécois une semaine après, le 1er juillet, ne fêtent pas le Canada, mais en profitent pour déménager… Pas de célébrations du Canada au Québec…. Cela se comprend quand on voit la ferveur et le patriotisme émanant le 24 juin.














Au Québec, il y a aussi une capitale, ce n`est pas Montréal, mais la ville de Québec, beaucoup plus importante au niveau historique. Québec fut fondée en 1608 par Champlain, l`année dernière c`était d`ailleurs le 400ème anniversaire de la fondation de la ville, la ville est fortifiée. Québec est un symbole pour les québécois, c`est leur capitale, où il y a d`ailleurs le parlement québécois. C`est donc tout naturellement que le 23juin une foule de québécois se dirige vers la capitale pour fêter leur fête nationale. A Québec on fête le 23 au soir pour des raisons pratiques, le 24 est férié ce qui laisse une journée pour se remettre d`une bonne cuite.
Etant au Québec pour 1 an impossible de rater la Saint Jean, du coup direction la capitale pour aller aux sources de la culture Québécoise.
Départ le 23 en fin d`après-midi, l`autoroute est bien chargée, et plus on se rapproche de Québec plus le patriotisme se fait sentir. Arrêt dans une station service à quelques kilomètres de Québec, des hordes de jeunes en folie… Arrivée à Québec notre hébergement est en banlieue, nous prenons le bus pour rejoindre Québec.
«L`autoroute, l`autoroute..» crient tous les jeunes lorsque nous rentrons sur l`autoroute nous rapprochant de Québec. Ils sont tous aux couleurs du Québec et chantant et sont heureux, vu l`ambiance dans le bus qu`est-ce qui nous attend à Québec…
Une marée bleue et blanche parsemée de fleurs de Lys…
Une ferveur intense à vous donner la chair de poule…
Une foule impressionnante…
Et beaucoup d`alcool…
Je ne sais pas comment décrire cette Saint jean, car il n`y a rien de tel en France. Notre 14 juillet n`est pas comparable, ici les gens fêtent leur pays leur culture, ils sont fiers de leur langue et de leur patrimoine. Bien sur la Saint jean est l`occasion de boire, mais au-delà de ca, les gens sont là pour défendre leur culture contre une culture anglophone envahissante. La Saint Jean est une occasion de célébrer la joie d`être québécois et c`est aussi un acte de résistance. Les célébrations sont agrémentées de nombreux concerts, tous en québécois, et les groupes ont des discours revendicateurs. Mieux vaut ne pas montrer sa sympathie pour le Canada à la Saint Jean, le rouge et blanc sont mal vu et parfois la feuille d`érable finie au feu…





































Je ne saurais trouver les mots exacts, les photos parfaites pour rendre compte de l`ambiance malade et de la ferveur de la Saint Jean, alors un petit conseil rendez-vous le 23 juin 2010 à Québec.









VIVE LE QUÉBEC LIBRE

lundi 13 juillet 2009

Ou le jour ou je suis tombée en amour avec le Québec

La campagne québécoise regorge de paysages époustouflants, la province de Charlevoix en est la preuve....


La région touristique de Charlevoix se situe au Nord-est de Montréal sur les bords du fleuve Saint Laurent. La région est fort montagneuse et s`étant sur pres de 6000 km. Le massif montagneux qui la traverse s`appelle les Laurentides.
L`origine de ce paysage montagneux est tout a fit typique. Il y a 350 millions d`années de ca, une météorite de 15 milliard de tonnes s`est écrasée sur la région de Charlevoix. L`impact a provoqué un énorme cratere qui de nos jours s`étend sur 56 km de l`ouest de Baie Saint Paul a l`est de la Malbaie. Cette spécifité donne un charme particulier a cette region.

En février 1989, l`UNESCO a accordé a la region de Charlevoix le statut de “Réserve mondiale de la biosphere”. Ce statut est amplement mérité aux vues des richesses dont regorge la region. Deux grands parcs nationaux presentent une faune et une flore impressionantes Fait que j`ai pu constater lors d`une randonnée de 4h au Parc national des Grands Jardins. Le but de la randonnée est de gravir la montagne pour avoir acces a un magnifique panorama. L`ascencion offre des paysages differents, caillouteux avec une flore de basse montagne, puis une forêt plus dense avec des résineux, on resent une plus forte humidité, un premier palier avec un lac naturel niché au creux de la montagne et préservé de toute pollution. On reprend la montée toujours dans la forêt dense pour arriver sur une crête dégarnie, ici plutôt des rochers et de petits buissons. On termine l`ascencion dans ce paysage mi-désertique, et après 1h30 de marche, 480 metres de dénivelé, arrivée au sommet du Mont du Lac des Cygnes. La récompense est a la hauteur des efforts fournis: vue imprenable sur la region de Charlevoix et le Saint Laurent. Un panorama de 360 degrés époustouflant donnant les larmes aux yeux. Je crois que c`est a ce moment la que je suis tombée en amour avec le Québec....
Les mots, les images ne peuvent pas reproduire la sensation de liberté et l`émotion que j`ai ressenti a ce moment la.
Le panorama nous laisse entrevoir les richesses hydrauliques du Québec. En effet, j`ai pu constater que les lacs naturels sont tres nombreux, je ne me suis pas amusée a les compter mais a mon avis ca m`aurais pris du temps.
Au regret de laisser ce panorama a couper le souffle, la randonnée se poursuit sur les crêtes, ou l`on peut admirer une flore alpine. Une des spécificité de celle-ci, est son lychen éblouissant nous donnant l`impression d`être dans un autre monde. La balade sur les crêtes pourrait s`aparenter pour moi a une balade sur la lune. Etre au sommet, voir au loin, des petites choses mais qui ont contribué au sentiment de liberté extreme qui m`a envahi. Mais on ne peut pas toujours être au sommet, et il faut bien redescendre... Passage dans la forêt humide et dense, rencontre avec un autre lac naturel, et retour au paysage caillouteux.
Lors de cette randonnée les rencontres avec les animaux furent nombreuses, les especes sont multiples. Ainsi, des serpents, des souriceaux, des oiseaux, un porcépic, un sorte de tetra du Québec, et enfin une maman ours brun et son petit. Je vous rassure de suite je ne me suis pas retrouvée nez a nez avec eux, sinon je ne sais pas si je vous parlerais.. J`ai vu sur la colline d`en face une maman ours avec son petit. Un moment magique, car c`était la premiere fois que je voyais un ours en liberté.
Cette randonnée en toute liberté fut revigorante. Une nature magnifique et préservée, et des randonneurs tres respectueux , on aurait pu se croire seul au monde.

Redescendons des nuages et partons découvrir un autre havre de paix. On ne peut pas dissocier le Québec du fleuve Saint Laurent. C`est de lui que débuta la découverte du Québec. Le fleuve est donc important pour le Québec. Le Saint Laurent est immense au niveau de la région de Charlevoix, et on y trouve de nombreuses îles. Une des plus touristiques est l`île aux Coudres. Elle a été découverte par Jacques Cartier en 1535. Son nom vient de l`abondance de coudriers sur l`île (coudrier : arbre produisant des noisettes). Les premiers européens ne s`y installèrent que vers 1720. Ils vivaient alors en autarcie, car l`île leur procurait tout ce qui leur était nécessaire. C`est a partir de 1930 avec le traversier que l`île est devenue plus touristique. Le traversier est un gros bateau à bord duquel peuvent embarquer voitures et piétons. Le bateau part de Saint Joseph de la Rive et la traversée s`effectue en 20 a 30 minutes L`hiver il n`y a qu`un seul traversier, équipé de brise glace, qui part toutes les heures. L`été deux traversiers font le trajet toutes les 30 minutes (un point fort c`est que c`est gratuit).

Les 1313 résidants ne sont pas isolés grâce au traversier. Celui-ci peut servir pour les urgences. L`île possède également une piste d`atterrissage pour les cas d`urgence. Il y a toujours un capitaine de garde, ainsi qu`un médecin permanent sur l`île. On trouve aussi une école élémentaire et de nombreux commerces. Les insulaires ont fait un choix de vie qui ne se révèle pas contraignant si on sait s`organiser. En contrepartie, ils y gagnent en cadre de vie. La douceur de vivre et le calme émane de cette île. Tout y semble paisible, même les maisons paraissent plus belles et chaleureuses qu`ailleurs. Cependant ceci a un prix, il est bien difficile de s`installer sur l`île. Les terrains sont rares et onéreux. Mais c`est peut-être grâce a cela que l`île préserve son charme et sa nature.

L`île est réputée pour ses vergers, son cidre et autres apéritifs. Son climat est favorable a l`agriculture fruitière, ainsi les vergers sont nombreux. Un ensemble de deux moulins constitue un autre attrait de l`île. Ce site est exceptionnel par son âge et sa valeur historique mais également car il réunit un moulin a vent et un moulin a eau, fait rare. Depuis 1963 le site est d`ailleurs classé monument historique. Le moulin à eau date de 1825 et celui a vent de 1836. Ils sont tous les deux encore en fonction, on y moud de la farine de blé et de sarrasin.

Après un bol d`air marin revenons sur la terre ferme. Baie Saint Paul est une charmante petite ville sur les bords du Saint Laurent. De nombreux artistes et peintres y ont fait escale ce qu`on ressent aux vues des nombreuses galeries d`art et de son musée d`art contemporain. De nombreux artistes viennent peindre les splendeurs de Charlevoix et trouvent un lieu de repos à Baie Saint Paul.

Baie Saint Paul est également a l`origine du non moins célèbre Cirque du Soleil. En effet, la ville de Baie Saint Paul fête cette année les 25 ans du Cirque du soleil. Aujourd`hui il est connu mondialement et présente des spectacles époustouflants. Mais au départ, tout ne fut pas aussi évident. L`idée du Cirque du Soleil est de faire un cirque sans animaux, simplement avec des artistes et leurs numéros. Pari un peu fou. Au début des années 80, une petite troupe de saltimbanques animait les rues de Baie Saint Paul. Les habitants les prenaient pour des poteux (fumeurs de pote = marijuana). Et pourtant la troupe des échassiers de la Baie et le Club des talons hauts ne se sont pas découragés pour autant. Ils voulaient faire reconnaitre leur art, mais idée bien difficile a l`époque. Ces artistes faisaient beaucoup de spectacles sur des échasses. L`idée est donc venu d`aller de Baie Saint Paul jusqu`a Québec en échasses…. A savoir qu`en voiture il faut 1h30. Ce pari un peu fou fut relevé, et arrivé a Québec les échassiers se dirigèrent vers le parlement ou ils réclamèrent audience afin d`obtenir des subventions. Et c`est ainsi que commença la grande histoire du Cirque du soleil. Et aujourd`hui le Cirque du soleil parcours le monde en propageant son idéologie d`un cirque sans animaux et en transmettant la magie des numéros d`artistes a leur public. Je vais peut-être aller voir un spectacle du Cirque du soleil car il a planté son chapiteau a Montréal jusqu`a fin juillet. Je vous raconterais ca dans un prochain article.

Les habitants de Baie Saint Paul sont fiers de leur patrimoine culturel et ils vont d`ailleurs célébrer les 25 ans du Cirque du Soleil tout l`été par de nombreuses manifestations. Cette ville a aussi du charme par sa situation géographique. Elle se situe dans une baie (comme son nom l`indique), on a l`impression que la ville est nichée au creux de la montagne. Les habitants sont chaleureux et on sent qu`il y fait bon vivre.

La région de Charlevoix est sans contexte un havre de paix aux nombreuses richesses fauniques, florales et culturelles. Quelques jours en Charlevoix et nous voila dans un autre monde, apaisé par le calme de la nature luxuriante et de toutes les beautés dont elle recèle.

NB: désolée pour les quelques fautes présentes je tape sur un clavier qwerty (un clavier anglais) et jai parfois un peu de mal a trouver la ponctuation les accents et les caracteres spéciaux.

mercredi 20 mai 2009

New York I love you.....

And I missing you now...
Alors que la grève battait son plein au sein de L'Université du Quebec à Montréal (l'UQAM). Josée et Max, des amis de cours de ma coloc Isabelle, ont lancés l'idée "Ostie de grève de tabarnack, crissons dont notre camp à New York pour la fin de semaine!!" Bon je plaisante ils parlent pas comme ça (juste un peu alors). Bref l'idée était là, et comme plus on est de fous et moins on paye cher en essence, Amélie (mon autre coloc, faut suivre!!!) et moi avons suivis.
Nous partîmes un jeudi matin de Montréal, la frontière est à environ une heure de route. Une fois passé les démarches administratives, nous avons fait route vers New York, 7h de route plus tard nous arrivions. Notre auberge étant situé dans Brooklyn nous avons contourné Manhattan, et donc toute la grosse circulation de fin de journée...Le spectacle offert depuis la route longeant l'île était déjà hallucinant, la succession de buildings dans le soleil couchant, superbe.
Une fois posé à l'auberge nous sommes allés manger dans greenwich village, quartier regroupant plein de restos, bars, etc... Le lendemain nous avons choisi la méthode touriste complet, pour visiter la ville, bus ouvert pris sur Time Square, qui nous à fait faire le tour de la ville. Time square, l'empire state building, le madison square garden, le pont de Brooklyn, Ground zero, Wall Street...La ville semble ne jamais finir et était particulièrement belle en plein printemps, les arbres en fleurs le tout dans une température frôlant les 20 degrés :)
Le lendemain nous avons fait un tour dans Harlem, ou des black panthers se baladant avec leur drapeaux croisent des vrais "pimp" (chaînes en or costard jaune sur chemise rouge chaussure crocos...la classe quoi). Ensuite nous nous sommes promenés dans Central Park, avant d'aller faire un tour en bus de nuit. Le tour de nuit était magnifique la vue de Manhattan une fois passé le pont de Brooklyn vraiment impressionnante.
Le lendemain content de notre fin de semaine, nous avons pris la route vers midi, retour à Montréal. Conclusion : c'était trop court, et il me reste trop de choses à faire et voir à New York, donc j'y retournerais c'est sûr, et bien sur je vous conterais ça.

Encore une fois voilà un petit montage en musique de ce séjours dans la ville qui a été détruite maintes fois par des extra terrestres, des monstres géant, des catastrophes naturelles, des terroristes (soit disant). Une ville inspirante dont la puissance créatrice semble, comme la grosse pomme en elle même, ne jamais s'éteindre...

mardi 19 mai 2009

Ma cabane au Canada...

Que serait le Canada sans son fameux sirop d’érable ? L’érable est une institution ici, il est l’emblème du Canada, pour preuve, sa feuille ornant le drapeau canadien.
Les Canadiens utilisent son sirop dans divers plats et recettes. L’utilisation la plus connue étant de napper ses crêpes avec du sirop d’érable, mais ils l’utilisent aussi pour des vinaigrettes, des sauces pour des viandes et pour faire des gâteaux. Les possibilités sont grandes.
Je vais vous dévoiler tous les petits secrets de la fabrication de ce met à la couleur ambrée, et au goût exquisément sucré. Tout tout tout, vous saurez tout sur le sirop d’érable ;)
Le fameux érable
Le week-end de Pâques, le 11 avril, ma colocataire Nathalie m’a proposé d’aller à côté de Québec chez ses parents. Sa famille possède une cabane à sucre, elle appartenait à son grand-père, et maintenant, c’est son père son frère et son oncle qui la gère. La cabane se transmet aux hommes de la famille.
Nous sommes partis samedi matin, je me suis endormie dans la voiture, car comme je vous l’ai déjà dit auparavant, la route n’est pas très passionnante entre Montréal et Québec. Nous sommes arrivés vers 12h à la cabane à sucre qui se situe dans la Beauce au Sud ouest de Québec. Réveil en pleine campagne, au milieu de l’érablière familiale. C’est toujours un bonheur de se retrouver à la campagne. Montréal est une ville très agréable et surtout verdoyante avec des arbres dans toutes les rues, des parcs dans chaque quartier ; cependant, fille de la campagne que je suis, j’apprécie toujours énormément ces petits moments de nature.La bonne bouffée d’air frais que j’ai pris en sortant de la voiture fut pour moi comme un nouveau souffle revigorant. Ce jour là il faisait extrêmement beau, et le soleil illuminait la forêt, les arbres n’en étaient que plus mis en valeur.
La cabane à sucre des Bisson. Les cabanes à sucre récentes arborent des couleurs lumineuses.

Nathalie me présenta tout son petit monde. La fabrication du sirop d’érable est un évènement qui réunit toute la famille, ainsi oncles, tantes, cousines, petites cousines et grands-parents étaient présents, et quelques amis proches de la famille. Nathalie m’avait mise en garde face à un accent québécois bien prononcé car nous nous trouvons dans la campagne profonde. Ce coriace accent ne me fit pas peur, et finalement il n’était pas si féroce que ça, j’ai pu dialoguer sans souci avec les « autochtones ».
L’ambiance chaleureuse est annoncée, je vais maintenant pouvoir vous faire une petite leçon sur le sirop d’érable.

Une petite précision avant de commencer. Au Québec, les cabanes à sucre sont nombreuses, souvent quand on en parle, ce sont des cabanes à sucre commerciales et accueillent de grands groupes de touristes. L’ambiance y est beaucoup moins conviviale. J’ai eu la chance de pénétrer dans une cabane à sucre familiale, sans touristes (enfin moi quand même !) et tout le tralala qu’on peut trouver ailleurs. Cette expérience est donc authentique, j’ai subit une totale immersion dans le monde québécois ;)

La famille de Nathalie fabrique du sirop d’érable pour sa consommation personnelle, ils en vendent aussi à leurs amis proches. Selon la quantité de sirop produite, ils doivent également en donner un certain quota à des coopératives.La récolte de sirop d’érable se fait sur une période de 1 mois environ, souvent aux mois de mars ou avril. Pour fabriquer du sirop d’érable, il faut récolter la sève d’érable qu’ils appellent aussi l’eau d’érable. Celle-ci est incolore, et ne peut se récolter que si des conditions bien particulières sont remplies.

L'eau d'érable

La récolte de la sève ne peut s’effectuer que si celle-ci coule. Pour cela, il faut que durant la nuit il gèle, et qu’entre le jour et la nuit il y est un écart de 10°. Je m’explique : si par exemple il fait -5° la nuit, il doit faire 5° le jour pour que la sève coule. Compris ? Du coup il arrive une période de l’année où les températures coïncident et où la sève coule. La récolte peut alors commencer. A savoir qu’on ne peut pas arrêter la sève de couler, donc une fois que le processus est commencé, on doit s’occuper de la sève, et être présent pour la récolter, parfois tard dans la nuit.
Je vais vous présenter mon ami l’érable. C’est un bel et grand arbre, qui vit bien malgré de rudes températures. L’érable possède un beau harem qui constitue l’érablière, celle-ci s’étend en général sur quelques hectares. Il faut beaucoup d’érables pour faire du sirop et pour que les machines soient rentables.Il existe plusieurs façons de récolter la sève d’érable, la méthode traditionnelle et la méthode plus moderne. La méthode traditionnelle prend plus de temps. Elle consiste à percer un trou dans l’érable jusqu’à une veine de sève, y enfoncer un tuyau, et accrocher un seau autour de l’arbre.

Quelques érables avec la méthode traditionnelle de récolte

L’eau d’érable qui coule naturellement

Cette méthode prend du temps, car la sève s’écoule naturellement, processus qui est long. Quand les seaux sont pleins, on doit aller les vider, ce qui prend également du temps car il faut se rendre à chaque arbre, et comme dit plus haut une érablière s’étend sur des hectares.
La modernité est venue au secours de l’homme cherchant toujours à gagner du temps et être rentable. Aujourd’hui pour récolter de grosses quantités de sèves d’érable, il existe une méthode beaucoup plus rapide, et moins fatigante.

Méthode moderne

Au départ la technique est toujours la même, on entaille l’érable en profondeur, et on y insère un petit tuyau. Mais le plus c’est que ce fameux tuyau (violet) a une faculté bien particulière, il aspire la sève. Mon Dieu vous allez me dire pauvre petit érable, ne vous inquiétez pas c’est sans douleur pour lui !!!
La modernité est en place...
L’avantage de ce système, c’est qu’il permet à l’homme de gagner du temps. La sève est aspirée et directement conduite dans des récipients à l’intérieur de la cabane à sucre.
Ce qui est assez drôle on va dire, c’est l’image de la forêt alors enchevêtrée dans tout un système de tuyaux….
Le charme est moins présent qu’avec les petits seaux…

L’eau d’érable est transportée dans ces beaux tuyaux

et c’est parti pour un merveilleux voyage !!!

Arrivée: la cabane à sucre. Le réseau de tuyaux, conduit directement l'eau d'érable dans la cabane. Celle-ci y est récupérée dans des bidons.

Pénétrons à l’intérieur de la fameuse cabane à sucre pour découvrir le secret du sirop d’érable….
La cabane à sucre est partagée en 2 pièces. Un côté qui est réservé à la fabrication du sirop avec toutes les machines nécessaires, et une partie cuisine plus vivable on va dire, avec table et fourneaux pour la préparation du repas traditionnel. Je reviendrais sur ce point plus tard.
Reprenons le merveilleux voyage de la sève d’érable.
Après avoir été aspirée par des méchants tuyaux violets, baladée dans des gros tuyaux noirs, la sève va se retrouver bien au chaud dans la cabane à sucre.
Les tuyaux se vident directment dans la cuve.

Une grosse cuve est réservée pour la sève, parfois quand les arbres coulent trop, on est obligé de rajouter des bidons comme vous pouvez voir sur la droite.
Après avoir mis au chaud toute la sève, il faut la transformer, et c’est là que la bête entre en scène : La Bouilleuse !!!
La Bouilleuse

Cette grosse machine va permettre de transformer la sève d’érable en un succulent sirop. Le système est tout simple : on fait bouillir l’eau d’érable jusqu’à une certaine température (je me rappelle plus combien, mais assez chaud), et à la fin ça donne du sirop.Vous ne voyez pas mais au fond sur la gauche, il y a la grosse cuve de tout à l’heure. Celle-ci déverse la sève dans le haut de la Bouilleuse qui est en fait comme un petit labyrinthe. La sève d’érable va faire de gros zigzags dans la machine et avec la forte température, va se transformer. La Bouilleuse est partagée en plusieurs petits compartiments qui eux-mêmes sont partagés en 3.
Un des compartiments de la Bouilleuse

Dans ce processus, l’homme n’a qu’un seul travail maintenir une forte température, le reste se fait tout seul. Pour chauffer toute cette grosse bête, un foyer se trouve au dessous, il faut le nourrir assez régulièrement.
Ma colocataire Nathalie en train d'alimenter le feu sous le regard amusé de son papa. Elle a mis son habit "couleur locale" pour la photo.

L’après-midi se passe ainsi, on discute autour de la Bouilleuse on boit quelques bières, on rigole, et les hommes entretiennent le feu. J’ai trouvé ça très convivial, c’est une occasion de réunir toute la famille.
Pendant ce temps notre petite eau d’érable a chaud aux fesses !! Elle tourne et retourne dans le labyrinthe de la Bouilleuse elle chauffe et surtout perd toutes ses impuretés. Tout ces sacrifices, pour arriver à la pureté : un sirop d’érable couleur ambrée….
Le fameux sirop d'érable
Et voilà après un bon petit voyage on obtient du sirop d’érable :)
Le sirop n’est pas le seul met que l’on peut déguster. Tout dépend de la température à laquelle on fait chauffer l’eau d’érable. J’ai ainsi pu goûter à la Tire d’érable.
De la tire d'érable sur de la neige

C’est très typique de la cabane à sucre. On fait chauffer le sirop d’érable jusqu’à une certaine température (je ne sais toujours pas), puis on le verse sur la neige. A consommer de suite. C’est extrêmement sucré, mais tellement délicieux.
J’ai aussi goûté au Réduit. C’est du Gin avec de l’eau d’érable chaude prise dans la Bouilleuse. Très sucré aussi, et bien alcoolisé !!
Dans le registre on fait chauffer le sirop d’érable à une certaine température (que je ne sais pas) et on obtient quelque chose, il y a aussi le sucre ou la cassonade d’érable, et le beurre d’érable. Mais ils ne sont pas fabriqués le jour même à la cabane, mais plus tard. Les possibilités sont grandes avec le sirop d’érable on peut faire beaucoup de choses.

Mais pour en revenir à la base, et notre petit sirop, une fois terminé et limpide, il faut le conserver.
Pour ceux qui ont déjà vu du sirop d’érable, il se présente souvent dans des bouteilles en verre. Cette présentation vient souvent du fait que le sirop est fabriqué industriellement et à grande échelle dans des usines. Comme je vous ai parlé plus haut, chaque cabane à sucre familiale, doit donner un pourcentage sur sa fabrication aux coopératives. Les coopératives après classeront les sirops d’érables en classe A, B ou C selon leur qualité. Les coopératives fournissent des boîtes de conserves pour toutes les petites cabanes à sucre. Ainsi vous ne pourrez jamais trouver le sirop d’érable du père de Nathalie…. Car ces boîtes sont sans distinctions aucunes.
Moi en train de canner ma canne de sirop d'érable !!!

Reprenons, les québécois appellent une canne une boîte de conserve, pas bête, on dit bien une canette de coca ! Une canne serait juste une grosse canette ! Je pense que dans la plupart des cabanes à sucre familiales, on canne son propre sirop manuellement. C’est ce que j’ai fait comme vous pouvez voir sur la photo. C’était très amusant, et pas trop dur. Et puis surtout, canner ma propre canne (j’adore cette redondance de canne !!) c’était authentique. Le papa de Nathalie me l’a offerte, j’étais toute contente de l’avoir fait moi-même (je sais il en faut peu pour être heureux).
Et voilà ma Canne d'érable véritable et délicieuse !!!

J’avoue que durant la journée j’étais comme une enfant, je prenais des tas de photos (tellement que le frère de Nathalie en est venu à demander si je n’avais pas des origines asiatiques !!), je demandais des explications à droite à gauche sur tout. Cette journée m'a fait un bien fou, être dans la nature, avec une ambiance conviviale, toute la famille réunie autour d’une même tâche, ça m’a fait chaud au cœur ; et je remercie grandement Nathalie et sa famille de m’avoir fait partager ce doux moment :)

Je ne finirais pas sans évidemment vous parler du fameux repas traditionnel de la cabane à sucre. Je pense que la plupart d’entre vous connaissent mon très fort penchant pour tout ce qui est sucré, et l’idée d’aller à la cabane à sucre et me gaver de sucre en tout genre me ravissait. Mais même les meilleurs ont leur faiblesse, et passer une après-midi à me gaver de sucre a été trop dur pour moi. Heureusement, les québécois ont tout prévu, et en contrepartie, le repas typique quant à lui, est très salé ! Ils sont forts ces québécois !
Le repas traditionnel

Le repas est surtout à base de viande. Peut-être arriverez vous à distinguer sur la table une soupe de fèves au lard ; une grosse assiette de charcuterie grillée ; quelques patates, et les non moins célèbres Oreilles de Crisse. On m’avait prévenu que c’était particulier, personnellement j’ai adoré. C’est tout simplement du lard grillé. Et après tout le sucre ingurgité j’avoue que ça fait du bien. On grignote les oreilles de Crisse à tout moment de la journée pour contrebalancer le sucre des divers mets d’érable.
Ce repas était vraiment délicieux, et les fèves au lard ont bien joué leur rôle ! Un petit plus, nous étions déjà tous bien gavés, mais la maman de Nathalie nous avait préparé un bon dessert : un gâteau au fromage au citron ou Cheese-cake. C’était bon mais bourratif, ce gâteau est typique au Québec.

Tout ça pour dire qu’à part prendre des photos, j’ai passé ma journée à me goinfrer !!! C’était bon, mais il m’a fallu du temps pour m’en remettre.

Je pense que là vous devez être bons sur la fabrication su sirop d’érable. Pour les températures, je ne peux pas vous les divulguer en fait, secret d’état québécois, le père de Nathalie m’a fait signer une clause de confidentialité !!

Bilan de la journée gavée et ravie ! Bon allez les amis québécois, on se dit à dans un an ?